La violence sexuelle en milieu collégial au Québec

LA VIOLENCE SEXUELLE EN MILIEU COLLÉGIAL AU QUÉBEC

Rédigé par : Dr. Manon Bergeron et Audréanne Gagnon

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Face à l’absence de données récentes pour les milieux collégiaux au Québec, nous avons développé le projet de recherche intitulé PIECES-Projet intercollégial d’étude sur le consentement, l’égalité et la sexualité. Cette recherche est le fruit d’un partenariat entre la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur, l’organisme Boscoville, la Fédération des cégeps, le Collège Montmorency, le Cégep de Sainte-Foy, le Cégep de Jonquière, le Collège Ahuntsic et le Cégep de l’Outaouais.

Objectif de notre recherche

Établir un portrait global des situations de violences sexuelles en milieu collégial (VSMC) au Québec, incluant les étudiant.es et les membres du personnel. Le terme « milieu collégial » signifie que les gestes ont été commis par une personne affiliée à la même institution, peu importe si les événements sont survenus à l’intérieur ou à l’extérieur du campus.

Méthodologie

La collecte des données s’est effectuée à l’aide d’un questionnaire en ligne. Un total de 6 006 personnes ont rempli le questionnaire à l’automne 2019. L’instrument de victimisation sexuelle utilisé distingue trois formes de violence sexuelle : le harcèlement sexuel, les comportements sexuels non désirés et la coercition sexuelle.

Quelques faits saillants de PIECES :

  1. Plus du tiers (35,9 %) des répondant.es ont rapporté avoir subi au moins une forme de VSMC depuis leur arrivée au cégep. Près de 1 personne sur 3 (29,9 %) a subi une forme de VSMC au cours des 12 mois précédant l’enquête.

  2. En considérant seulement les 12 mois précédant l’enquête, les étudiant.es sont presque 2 fois plus susceptibles que les enseignant.es et 1,5 fois plus à risque que les autres employé.es d’avoir subi de la VSMC.

  3. La vaste majorité des gestes de violence sexuelle en milieu collégial sont commis sur les campus, pendant les activités d’études ou de travail

  4. Certains groupes sociaux sont plus susceptibles de subir de la victimisation sexuelle en milieu collégial. En effet, la proportion des personnes ayant rapporté au moins une situation de VSMC est plus élevée pour les femmes, les personnes appartenant aux minorités de genre et aux minorités sexuelles ainsi que celles vivant avec un trouble, une difficulté ou un handicap ayant un impact sur la vie quotidienne.

  5. Près de 1 personne victime sur 2 (48,8 %) rapporte au moins une conséquence susceptible d’entraver son fonctionnement dans différentes sphères (ex. scolaire, psychologique, sociale). Il est d’autant plus inquiétant d’observer que 14,1 % de ces personnes atteignent le seuil clinique associé à l’état de stress post-traumatique.

  6. On constate un faible recours aux services des cégeps lors de situations de VSMC : plus de 9 personnes victimes sur 10 (93,5 %) n’ont jamais signalé ou dénoncé ces événements à une instance ou une ressource du cégep.

  7. Une personne sur 6 a été témoin ou confidente de gestes de violence sexuelle en milieu collégial. Par leur présence ou leur réaction, ces personnes ont l’opportunité d’agir pour la sécurité et le bien-être des personnes touchées.

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Consulter le rapport de recherche, les capsules vidéo et les infographies pour connaître tous les résultats de PIECES ! https://chairevssmes.uqam.ca/pieces/

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Référence suggérée : Bergeron, M., Gagnon, A., Blackburn, M.-È., M-Lavoie, D., Paré, C., Roy, S., Szabo, A., et Bourget, C. (2020, Novembre). Rapport de recherche de l’enquête PIECES : Violences sexuelles en milieu collégial au Québec. Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur, Université du Québec à Montréal, Montréal, Québec. www.couragetoact.ca/blog/pieces

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Manon Bergeron

Manon Bergeron (PhD) est sexologue et professeure au département de sexologie de l'Université du Québec à Montréal. Elle cumule plus de 25 années d'expérience dans le domaine de la violence sexuelle. Depuis 2018, elle est titulaire de la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d'enseignement supérieur, financée par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec.

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Audréanne Gagnon

Audréanne Gagnon est candidate à la maîtrise en sexologie à l’Université du Québec à Montréal. Elle est la coordonnatrice de l’étude PIECES et ses intérêts de recherche portent notamment sur les violences sexuelles ainsi que sur le consentement sexuel. Audréanne possède de l’expérience comme intervenante en sexologie auprès des adolescent.es et des jeunes adultes.