Construire le consentement : réflexion sur la Semaine de sensibilisation au consentement 2025

L’année 2025 marquait le troisième anniversaire de la Semaine de sensibilisation au consentement (en anglais). Tenue chaque année durant la troisième semaine de septembre, la semaine a pour but de promouvoir le dialogue, l’éducation et l’action autour du consentement au Canada.


Cette année, sous le thème « Le consentement au travail », la semaine invitait chacun et chacune à en apprendre davantage sur le consentement et à l’adopter comme valeur dans sa vie personnelle et professionnelle. On parle souvent du consentement dans les milieux scolaires, mais, en dehors de ce cadre-là, on le conçoit surtout comme une question privée. Pourtant, il s’applique aussi au travail — notamment dans le contexte des stages et d’autres activités d’apprentissage expérientiel.

Le projet phare de la Fondation Le courage d’agir, À la source (en anglais), a pour but de contrer le harcèlement sexuel dans l’apprentissage expérientiel et plus particulièrement dans les disciplines STIM — sciences, technologies, ingénierie et mathématiques. Selon le rapport Le courage d’agir, 50 % de la population étudiante subit de la violence ou du harcèlement à caractère sexuel en cours d’apprentissage expérientiel, et cette proportion est vraisemblablement plus élevée dans les STIM. Les femmes et les personnes non binaires qui étudient en STIM y sont particulièrement exposées, ce qui limite leur capacité d’apprendre, de travailler et de s’épanouir dans les espaces d’apprentissage expérientiel. 

Puisque la Semaine de sensibilisation au consentement se veut une occasion de réflexion, nous en profitons pour souligner le fait que le consentement en milieu de travail va bien plus loin que la simple prévention du harcèlement. Promouvoir le consentement au travail, c’est cultiver un climat de respect et de responsabilisation, ce qui peut inclure : fixer des limites en matière de communication, vérifier périodiquement que la charge de travail reste raisonnable, de même que respecter l’autonomie et le temps de chaque personne.

Cette année, nous avons aussi porté attention à l’influence des dynamiques de pouvoir sur le consentement en milieu de travail. Ces dynamiques revêtent une importance particulière pour les stagiaires, de même que les professionnelles et professionnels en début de carrière, qui peuvent se sentir obligés de dire « oui » à toutes les demandes émanant des rangs supérieurs ou d’individus comptant plus d’années d’ancienneté qu’eux. Il faut donc nommer ces dynamiques et travailler à les désamorcer dans le but d’apporter plus d’équité aux relations en milieu de travail. 

C’était formidable de voir l’engouement suscité par la Semaine de sensibilisation au consentement cette année. Les provinces d’un bout à l’autre du pays et même des groupes aux États-Unis y ont participé. Des universités, des organismes et des milieux de travail ont été les hôtes d’activités, ont distribué de l’information et ont fait naître des discussions. Une centaine d’organisations ont pris part à la campagne numérique, appelant les écoles, les employeurs, les gouvernements locaux et le gouvernement fédéral à investir davantage dans l’éducation au consentement. Dans le cadre d’une entrevue avec CBC Nouveau-Brunswick (en anglais), Aubrianna Snow, notre gestionnaire de projet, et Madiha Waqar, membre de notre Conseil consultatif de la communauté étudiante, ont d’ailleurs souligné la nécessité d’un engagement ferme envers l’éducation préventive et d’une augmentation des sommes qu’on y consacre pour prévenir la violence sexuelle, sur les campus et hors campus.

« Il y a un fort roulement dans les bureaux qui s’occupent de la violence genrée et sexuelle sur les campus, parce qu’on demande énormément à ces gens sans leur donner grand-chose pour l’accomplir. »

Les provinces sont de plus en plus nombreuses à appuyer la semaine. Il faut souligner en particulier le projet de loi visant à proclamer la Semaine de sensibilisation au consentement en Ontario. La Colombie-Britannique a publié une proclamation pour l’édition 2025; l’Alberta, elle, a proclamé la semaine à perpétuité l’an dernier (en anglais). À cela s’ajoute la participation d’organismes internationaux, montrant qu’on reconnaît de plus en plus la nécessité d’ancrer le consentement dans les cultures.

Nous nous réjouissons de voir les mesures prises dans divers secteurs — enseignement supérieur, gouvernements, syndicats, sociétés, organismes communautaires et sans but lucratif. Cette participation intersectorielle est la preuve que le consentement n’est pas limité à un seul type d’environnement ou de relation : il concerne toutes les communautés et professions, qui ont toutes leur part de responsabilité en la matière.

La récente Semaine de sensibilisation au consentement montre bien que l’information peut inspirer l’action. Pour progresser, nous devons maintenant enchâsser le consentement dans les pratiques courantes. Vous pouvez vous-même contribuer à créer ce changement, par exemple : demander plutôt que de tenir pour acquis, respecter les limites d’autrui et reconnaître les distorsions causées par le pouvoir. Dans les années à venir, nous espérons que cette semaine aidera à alimenter de profonds changements culturels, pour que chaque personne puisse s’épanouir dans des milieux équitables et bienveillants.

Le travail continue

Notre appel à instaurer une solide culture du consentement sur les campus, dans les milieux de travail et dans les collectivités ne s’arrête pas ici. Nos efforts se poursuivent toute l’année! Vous trouverez des documents pour la sensibilisation et l’action, ainsi que des conseils pour faire proclamer la Semaine de sensibilisation au consentement par votre gouvernement, à l’adresse https://www.couragetoact.ca/consent-awareness-week (en anglais).

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